.

Il faut donner aux fauves la viande qu’ils désirent.

▲ Tu as vu l’horreur que porte Haley ? C’est tellement démodé…Elle devrait avoir honte.
▲ Je serais toi, je la fermerai. T’as vu tes cheveux ? Pfff.

La vie est cruelle, les jeunes gens le sont encore plus, si tant est que cela soit possible. A Nawring University, tout était plus que jamais sous le contrôle de la mode. Vogue avait le vent en poupe, et c’est pour cette raison qu’Amy Astley, rédactrice en chef du magazine, a décidé de faire le déplacement pour découvrir cette micro-ville qu’était le campus. Trouvant là une excellente source de distraction, elle a créé sa propre équipe d’étudiants, leur proposant un jeu nouveau : filmer les autres, à leur insu ou non, pour après déposer les vidéos sur un site web. La vie mouvementée de tout ces jeunes s’est vu perturbée par cette perspective développant ainsi des problèmes qu’il n’y avait pas avant : certains se sont mis à couper les ponts avec leurs amis pour être certain de ne pas être filmés, d’autres au contraire ont changé radicalement et se sont mis à se pavaner devant les objectifs, montrant leur côté le plus matérialisme et opportun. Sans parler de ceux qui ont tiré un plaisir sadique à espionner leurs camarades dans les situations les plus embarrassantes…

▲ On devrait former un club. Elle a lancé le truc, à nous de le développer. A nous de devenir un clan, un micro-peuple régit par des règles votées à l’unanimité. Un groupe qui sera auto-suffisant.
▲ Je suis pas trop emballé moi… Si on fait ça, qui va nous fournir le matériel ? Si tu coupes le cordon entre Mme Astley et nous, comment on va faire pour continuer à filmer, à dénoncer, et à exposer ? Si on fait ça, il n’y aura plus de télé-réalité et s’il n’y a plus de preuves, comment les internautes vont pouvoir voter pour le sort qu’on doit réserver à la fille qui a le moins de goût ou…
▲ Mais non ! T’as rien compris toi. En fait, on va juste se développer. On va apprendre à mieux filmer, mieux investir les lieux et pire encore, mieux savoir dénoncer tous ces crimes de mode. On continue de bosser pour l’autre vielle.
▲ Damn it, vous avez longs à la détente… Ça marche ?
▲ Ouais.

Aujourd’hui, les Wonderview, car ils se font parfois appeler ainsi, sont une quarantaine, bien souvent des adolescents ou de jeunes adultes et leur terrain jeu s’est élargi, passant du campus à la totalité de la ville ce qui ne manque pas de provoquer des débats houleux. Doit-on les laisser humilier n’importe qui ou doit-on faire preuve d’une répression sévère ?

TEEN VOGUE TEEN ©